Homélie Messe Chrismale 16 avril 2019
Mangi jëkk rafetlu tewaay u Labe yi, di leen ci gërëm bu baax, di leen gëna gërëm ci ligey bi ñuy metali, taxawu mbotay u Yall, jemantal ko, sellal ko, jite ko. Mangi leen di sant ci tur u diocèse bi ak ci ci suma tur, ndege sen coofel, sen degal, communion et obéissance, and’ak man ci ligey bi, sen coono yi ngeen nangu muñ ngir Krista bi. Mbokk yi, nañleen taccul ak ngërëm. Merci à vous, chers prêtres !
« Que la grâce et la paix voient soient données de la part de Jésus-Christ, le témoin fidèle, le premier-né des morts, le prince des rois de la terre » Na leen Yall may yiw ak jàmm ci barke Krista bi, seede bu takku bi, ca jëkk dekaliku ca nu de ña, Buur i buur yi ci aduna si. Moy nuyo ak yeene Sang mu sell ci ñarel u jangat bi. Nu xame ci lepp li Ayubes bu sell bi ëmb ak li mu nu jotlo : manam mucci gi bao fi Krista te Jangu bi wey di nu ko jotali, di nu ko yombal sax, ci pexe Sakarman yi sell, ngir sunu njeriñ u bopp, ngir sunu sellay, ngir itam jàmm ak yiw yi nu taasu, nu seede leen, ak jeef yi leen di feeñal, jemaleen ci sunuy nawle. Xewte Messe chrismale bile, nu ci barkel diw yu sell yi di mandarga sakarman yi, def nuy fattali ne ay ndaw, ay surga Yall la nu, yi fees ak Xel mu sell mi, ngir weyal teway ak ligey u sunu Borom Y-K. Ni mu ko yeene ci saar u Lew, noonu la wara deme ak ku nekk ci nun, be ku nekk sana yeene ne : Xel u Borom bi Yall angi ci man, ndaxte Borom bi sellal na ma, ba mu ma diwe ak Diw gu sell, Yoni na ma, ndax mma jotali Yegle bu neex bi.
L’esprit du Seigneur est sur moi, parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction.
Chers confrères, frères et sœurs, voilà ce que nous rappelle cette célébration : notre mission, en vertu du don de l’Esprit, par la consécration au baptême. Ce n’est pas un simple rappel, c’est aussi le renouvellement de cette grâce que nous demandons au Seigneur, pour d’une part demeurer fidèle dans la foi en celui qui nous a délivrés de nos péchés par son sang, comme le dit St Jean, l’Alpha et l’Oméga, celui qui est, qui était et qui vient ; d’autre part, pour l’annoncer, le célébrer et le servir. Nous reconnaissons ici les lignes directrices de notre plan pastoral, qui s’inscrivent sur cette même mission que jadis le Prophète a déclinée pour le Peuple Serviteur et que Jésus s’est assignée dans le passage de l’évangile, dans la synagogue de Nazareth, à savoir : porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux captifs leur libération, rendre la vue aux aveugle, la dignité aux opprimés, annoncer une année de grâces accordée par le Seigneur.
C’est à nous tous baptisés, frères et sœurs, de rendre vraie et actuelle cette mission. C’est ainsi qu’il nous faut comprendre la conclusion de l’évangile : « aujourd’hui, s’accomplit ce passage de l’Ecriture que vous venez d’entendre ». C’est pourquoi, nous avons choisi d’inscrire le jubilé d’or de notre diocèse dans cette même orientation : « proclamez une année de grâce dans le Seigneur ». En évoquant l’histoire de notre foi, puisse le Seigneur nous garder fidèles et nous renouveler dans la mission, aujourd’hui. Mais ne l’oublions, c’est nous qui sommes d’abord les destinataires de cette Bonne Nouvelle de la libération, de la lumière, de l’amour et de tous les bienfaits de la grâce. D’où l’appel à la conversion que nous devons entendre encore plus raisonner en ces jours de Semaine Sainte, c’est-à-dire, nous laisser interpeler par la parole, nous laisser renouveler, libérer, illuminer, pour être à même d’être les serviteurs et les servantes du Seigneur.
De ce service, le Christ est le modèle parfait, pour tous ceux et celles qu’il a consacrés par le baptême, par son Esprit, pour qu’ils puissent l’actualiser, aujourd’hui, dans leurs différentes situations de vie.
De ce service, les prêtres sont des acteurs privilégiés, par la grâce du sacerdoce, auquel se préparent ceux qui ont été institués lecteurs et acolytes, pour qu’ils épousent les mêmes dispositions intérieures que le Christ. Voilà pourquoi nous célébrons aujourd’hui le choix porté sur ceux là que le Christ s’est choisi, pour les consacrer d’une façon particulière à son service. C’est par eux que le Christ lui-même met à notre disposition les moyens sacrés qui perpétuent la grâce et la paix de Dieu : ce sont les sacrements. Ils sont les signes efficaces de la vie et de l’amour de Dieu, auxquels nous avons accès grâce au sacrifice de Jésus sur la croix.
En célébrant donc ces dons spirituels, nous célébrons en même temps le sacerdoce voulu par Celui qui est à l’origine des sacrements ; nous célébrons l’ordre sacré qui élève des hommes quelconques, certainement pas les meilleurs en soi, qui les revêt de dignité, qui les habilite ainsi à s’approcher, en tremblant des ces dons sacrés, à les célébrer et à les conférer au peuple de Dieu, pour le nourrir et le sanctifier. sakarman yu sell yi menu nu texaliko ak jetay u Labé. Labe yi di juntukay, yi Yalla sellal, ngir ñu sellal mbotay’am, bana fate sen bopp. Kon nun Labe yi da no wara raam bes bu nekk, fas yeene sango sellay bi nu Yalla sellalé, ngir mbotayam.
Chers confrères prêtres, nous devons toujours être animés par cette tension existentielle, celle de faire coïncider notre vie avec la dignité de notre ministère. Car même si « l’efficacité substantielle du ministère demeure indépendante de la sainteté du ministre, on ne peut pas ignorer l’extraordinaire fécondité produite par la rencontre entre la sainteté objective du ministère et celle, subjective, du ministre. L’œuvre de Dieu peut s’accomplir et s’accomplit effectivement même par des prêtres indignes, précise Presbyterorum Ordinis, mais, à l’ordinaire, Dieu préfère manifester ses hauts faits par des hommes accueillants à l’impulsion et à la conduite du Saint-Esprit. PO, 12
Aujourd’hui, chers prêtres, laissons-nous envahir par l’action de grâce pour ce que nous sommes, et aussi par l’humilité, une grande humilité, dans l’exercice de notre ministère. Une humilité inséparable du désir de se convertir, pour toujours mieux être ce que nous sommes, prêtres de la nouvelle alliance, prêtres de Jésus-Christ. Enfin, chers confrères, malgré nos faiblesses et nos chutes, même parfois désolantes, fracassantes et fréquentes, ne perdons pas la confiance, c’est toujours possible de remonter la pente. Vous aussi chers fidèles, ne désespérez pas de vos prêtres, aimez-les à cause du Christ et à cause de vous-mêmes, pour le don sacré qu’est leur vie, même si sa splendeur laissait à désirer. Surtout n’acceptez pas de les vilipender. Soutenez nous, priez pour nous, car l’église, c’est nous tous ensemble, peuples des baptisés, peuple de prêtres, peule de rois, assemblée des saints. Tous, laïcs, religieux, religieuses et prêtres, appelés à être saints. Ainsi soit-il.