La vocation ne se fait pas en laboratoire, mais dans les communautés
Vocation, discernement, accompagnement, liberté intérieure… Ce sont les thèmes des 8e et 9e Congrégations générales du Synode des évêques, autour de la deuxième partie de l’Instrumentum laboris, sur le thème “Interpréter : la foi et le discernement vocationnel”, les 10 et 11 octobre 2018. Paolo Ruffini, préfet du Dicastère pour la communication, en a donné les synthèses lors d’un briefing, le 11 octobre en milieu de journée.
Dans l’après-midi du 10 octobre, les interventions des Pères ont encouragé à soutenir le génie des jeunes, et à les aider à découvrir quel “trésor” fait battre leur cœur. La vocation ne se fait pas en laboratoire, mais dans les communautés, ont-ils souligné : le discernement suppose une rencontre de regards, dans une relation directe avec les jeunes. Il ne s’agit pas de les aborder avec paternalisme, mais de les responsabiliser et de les impliquer.
Au centre de la vocation, se tient l’éducation à l’amour pour les pauvres, ont estimé les Pères : s’il n’y a pas de pauvres, il n’y a pas de vocation chrétienne. Et la famille est le berceau des vocations : souvent, ont noté certains, les premiers signes d’une vocation se manifestent dans les jeux que font les enfants. Par ailleurs, maturité affective et éducation sexuelle – avec découverte de la vertu de la chasteté – sont essentielles.
Pour les jeunes qui se réfugient dans de faux paradis, les Pères ont plaidé pour un accompagnement sur le modèle de celui de Jésus avec les Pèlerins d’Emmaüs : marcher avec les jeunes, devenir “l’un d’eux”, sans jamais condamner. En ce sens, certains ont proposé durent le Synode un pèlerinage des Pères et des jeunes, vers des lieux sacrés de Rome.
Enfin, les Pères ont exprimé leur sollicitude pour les jeunes chrétiens persécutés, et les prêtres qui les soutiennent au risque de leur vie.
Au matin du 11 octobre les Pères ont condamné les promoteurs de l’immigration illégale et du trafic d’être humains, plaidant pour que les nations plus industrialisées aident les plus pauvres, notamment en termes de technologies afin que les jeunes puissent rester dans leurs pays et aider au développement.
Les interventions ont aussi plaidé pour l’apprentissage de la liberté intérieure qui préserve d’être manipulé par les autres, de se faire emporter par la masse. Cette liberté suppose la recherche de la vérité, qui doit être encouragée par des pasteurs cohérents avec ce qu’ils prêchent. Les Pères ont à nouveau invité à se tenir proches des jeunes égarés, à ne pas les laisser abandonnés et à faire grandir leur liberté sans rien imposer et sans cléricalisme.
Enfin, les interventions ont parlé de la lutte contre les abus, suggérant que les pasteurs soient aidés par les laïcs et notamment les mères, qui savent enseigner le sens de la protection des plus petits.
Parmi les autres thèmes abordés : la nécessité de mieux connaître le monde numérique car même un téléphone portable peut devenir un chemin vers le Christ ; le sacrement de la réconciliation qui doit être libéré de ses lourdeurs et redécouvert dans sa dimension de don ;